Tu as toujours eu dans un coin de ta tête l’idée de travailler à l’étranger après tes études ? Tu as peur de franchir le pas ? Ugo, 24 ans, est mécanicien pour poids lourds au Royaume-Uni. Il partage avec nous son expérience, les avantages et les inconvénients de la vie d’expatrié.
Peux-tu nous raconter en quelques mots ton parcours, et la raison pour laquelle tu t’es expatrié ?
J’ai toujours vécu à Namur en Belgique, depuis que je suis tout petit. J’ai toujours été très engagé dans mon unité scoute, j’ai rempli les fonctions de chef de patrouille, chef de section (troupe) et enfin de chef d’unité aux scouts marins à Jambes. Quand ma copine m’a proposé de l’accompagner durant ses quatre ans de post-doctorat à l’étranger, il me semblait évident de la suivre qu’importe l’endroit où elle étudierait.
Avais-tu déjà voyagé avant de partir travailler à l’étranger ?
Oui, après mes études de mécanique à Namur j’ai pas mal bourlingué avec mes potes, que ce soit à vélo, en voiture, en train ou en avion. Randonner en Slovaquie, camper au Danemark, me baigner en Hongrie, traverser l’Espagne en train et skier en Bulgarie m’ont permis d’élargir mes horizons et de m’habituer au changement. Certaines rencontres marquantes m’ont motivées à expérimenter un voyage de quelques années à l’étranger.
Avais-tu des affinités particulières avec le Royaume-Uni ?
Pas vraiment. Ma copine a eu plusieurs propositions sur le continent européen, comme la France ou la Suisse. C’est finalement à Oxford qu’elle a été acceptée. Hormis Gibraltar, je n’avais jamais mis les pieds au Royaume-Uni. Ca fait maintenant deux ans que j’y habite.
Quels sont les aspects positifs et négatifs de vivre à l’étranger ?
Le côté positif est de pouvoir prendre du recul sur la vie que l’on mène, parfois avec des œillères. Cela fait un bien fou de découvrir des activités, de nouveaux endroits et goûter de nouvelles (mauvaises) bières. On prend conscience de ce qui compte vraiment pour nous et on fait un tri dans les activités auxquelles on participait, contacts que l’on fréquentait et objets que l’on possédait. De plus cela me permet d’apprendre l’anglais sur le terrain.
L’aspect le moins cool est que l’on a l’impression de passer à côté de nombreuses choses. Le fait d’être invité à des événements auxquels on ne peut pas participer à cause de la distance est parfois dur à gérer. L’intégration sur place est parfois difficile, car les relations avec les collègues sont plus distantes. Quand le Royaume-Uni faisait encore partie de l’UE je me sentais encore un peu à la maison. Maintenant que le Brexit a été entériné, je me sens loin de chez moi, un peu comme rejeté au sein de ce qui était mon pays il y a encore un mois.
Qu’est-ce qui est différent par rapport à la Belgique ?
Le fait de rouler à gauche, les prises de courant avec trois fiches plates, les magasins sans personnel, les livres sterling et les relations entre collègues. En Belgique, le vendredi à 16h est souvent synonyme de fête et chacun apporte de quoi réaliser un petit apéro. Ici dès que j’apporte de quoi boire un verre, mes collègues me remercient et remontent dans leur voiture, avec leur Orval dans le coffre. Ce qui me perturbe au niveau professionnel est le fait que le système métrique, pourtant international, n’est pas appliqué ici ! Du coup je me retrouve à parler en inches, yards et miles.
Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à un jeune qui souhaite s’orienter vers ce domaine ?
Je lui dirais de bien peser le pour et le contre de l’expatriation. On a beau se dire qu’on connaît un pays, la réalité peut être différente, notamment au niveau de la mentalité. L’idéal est de faire un test via un stage, ou de se rendre sur place pendant au moins un mois pour voir si la ville, la région ou la culture peuvent coller avec ce qu’il recherche. Personnellement, je pense que j’aurais été plus à l’aise en Suisse.
Merci Ugo d’avoir pris le temps de répondre à nos questions. Nous espérons que ton témoignage a pu éclairer les jeunes qui souhaitent travailler à l’étranger après leurs études.